Chapitre 2 - Sortie en ville!
- Plus que dix, me suis-je encouragée en épongeant mon front d’une guenille.
Je ne m’étais pas donnée une seule seconde de répit depuis que j’avais commencé mes corvées. J’avais même commencé celles pour la semaine prochaine. Depuis qu’Isaac m’avait parlé de cette fameuse ville, je ne pensais plus qu’à ça. Moi qui pensais que mes vacances d’été seraient terribles, cette histoire de ville allait peut-être sauver la mise. Et pour ça, je devais absolument me débarrasser de mes corvées.
Ma dernière tâche venait d’être complétée et j’en étais extrêmement soulagée. J’ai retiré mes gants et je suis allée rejoindre Isaac, qui faisait des allers-retours de la ferme au garage, avec les bras chargés de toutes sortes d’outils.
- Tu as terminé? m’a-t-il demandé entre deux allers-retours.
- Ouaip! ai-je répondu, fière de moi. On peut y aller?
- Oui, attends juste quelques secondes.
- D’accord, ai-je marmonné, feignant patience.
Je me suis assise dans l’herbe pour le regarder travailler. Il était à peine 18h00 et pourtant, il faisait déjà nuit noire. Isaac était éclairé par les lumières du camion qu’il chargeait, sûrement celui avec lequel il allait faire la livraison de la semaine prochaine.
Isaac a fait environ trois allers-retours avant de revenir me voir. Il nous avait fait perdre cinq minutes, mais j’avais l’impression d’en avoir perdu trente.
Enfin prêts, nous pouvions partir. Je suis rentrée au chalet pour aller chercher mon sac et j’ai fait un tour par la cuisine pour saluer mes parents ainsi que tante Stecy, puis nous sommes partis.
Isaac a fait gronder le moteur de sa moto et je me suis fermement agrippée à lui. Plusieurs années s’étaient écoulées depuis ma première promenade en moto. Je m’en rappelle, c’était avec le père d’Isaac, mon oncle. Mais depuis son décès, je n’étais plus jamais montée sur l’une de ces bagnoles.
Nous avons engagé la route, uniquement éclairés par le ciel constellé d’étoiles. Le trajet dura une bonne trentaine de minutes, mais si stressée de tomber de la moto, je n’avais pas vu le temps passé.
Au loin, une énorme enseigne se dessina dans ma mire. Isaac, qui l’avait également vu, stoppa la moto.
C’était un gigantesque néon qui indiquait «Welcome to Downtown». Mes yeux étaient pétillants de hâte. Isaac, qui avait comprit, fit à nouveau gronder le moteur de sa moto et nous repartirent en trombe jusqu’à l’enseigne.
Arrivés à destination, je ne pu m’empêcher de hurler. Le spectacle qui s’offrait à moi était une véritable merveille. Des gratte-ciel, des boutiques, pleins de lumières… Je ne sais pas depuis combien de temps je rêvais de me retrouver dans un endroit pareil.
Les trottoirs débordaient de touristes qui visitaient les lieux. Tout comme moi, ils devaient être ébahis par ce magnifique tableau. Je ne savais pas par où commencer. Isaac posa sa main sur mon épaule :
- Alors? fit-il, amusé par mon expression de perdue.
- C’est… c’est génial… lui répondis-je, toujours pas remise de mes émotions.
Il éclata de rires.
- J’ai réagis pareil, la première fois. C’est mon oncle qui m’avait amené.
Il a regardé les alentours.
- On va au resto? a-t-il proposé.
- Oh, heu… oui! ai-je balbutié, dépassée par les événements.
Mon cousin me prit par la main et m’emmena avec lui. Nous arrivâmes au pied d’une géante bâtisse, visiblement un chic restaurant. Je poussai la porte pour arriver dans une magnifique salle à manger. Des couples et des amis se tenaient ensemble pour déguster les plus délicieux des mets. Moi, je ne bavais qu’en voyais les photos. Je ne pouvais imaginer ce qui allait arriver lorsque l’assiette allait se retrouver sous mon nez.
Isaac et moi nous dirigions pour prendre une table lorsqu’une fille s’écria :
- C’est eux! Ils sont là!
Elle et ses amies nous bousculèrent pour se rendre à l’extérieur. Rapidement, un regroupement de personnes se forma autour de deux individus. Isaac soupira.
- Qu’est-ce qu’il se passe dehors? me suis-je énervée.
- Ce sont les jumeaux Smith.
- Les quoi?
Je me suis dépêchée de sortir dehors et de me frayer un chemin dans la foule agitée.
Il y avait deux garçons, parfaitement identiques. Ils avaient les cheveux noirs et des yeux verts comme le plus brillant des émeraudes. Les furies de tout à l’heure les acclamaient comme s’ils étaient des vedettes internationales.
Isaac, qui avait réussi à me suivre, me chuchota :
- Tu te rappelles des garçons dont je t’avais parlé hier?
- Brandon et Filipe?
- Exact! Et bien les voilà.
J’ai fais une grimace de dégoût.
- Ils ont l’air si superficiel, je ne sais pas comment les filles les admirent autant.
Il a haussé les épaules, puis il a consulté sa montre.
- Je ne crois pas qu’on aura le temps de souper, ce sera pour une prochaine fois.
J’ai sursauté.
- QUOI!? ai-je hurlé. On part déjà!?
- Je suis désolé, tes parents ont bien dit de ne pas revenir plus tard que 20h00. Si on part maintenant, nous serons très justes.
J’ai feint de tomber dans les pommes. Je ne pouvais pas y croire. Nous devions déjà repartir, alors que ça faisait à peine vingt minutes que nous étions arrivés.
Isaac me guidait jusqu’à la moto lorsque j’entendis une voix m’interpeller :
- Eh bien! Quelle surprise! Marysa!
Je me suis retournée, curieuse, mais ce que je vis ne me fit pas plaisir.
- Ça fait longtemps!
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