Le pouvoir des filles!

Le pouvoir des filles!

Chapitre 3 - L'étang

Cette fiction a été écrite par le modérateur Stephalia<3 . Mais tout comme l'administrateur, le plagiat est interdit.
Il contient également un personnage de La vie d'enfer de Keera par la permission de l'administrateur. Bonne lecture ;')

Isaac me guidait jusqu’à la moto lorsque j’entendis une voix m’interpeller :

- Eh bien! Quelle surprise! Marysa!

Je me suis retournée, curieuse, mais ce que je vis ne me fit pas plaisir.

- Ça fait longtemps!

Cette voix, ce visage, ces cheveux si particuliers… pas de doutes, c’était bien elle.

Keera McGarden.

Je ne pouvais même pas la regarder en peinture tellement j’éprouvais de haine envers elle. Cette petite garce, elle ne manquait pas une occasion pour me rabaisser. Depuis ma plus tendre enfance qu’elle et moi étions rivales. La compétition, on connait. Mais que faisait-elle ici?

- Qu’est-ce qu’il y a, tu as perdu ta langue? a-t-elle ajouté. Allez, présente-moi à ton copain.

 Isaac m’a regardé.

- D’abord, c’est pas mon copain, ai-je répliqué. Et puis qu’est-ce que tu fiches ici?

- Lysandre fait sa tournée en ville, du coup je l’accompagne, et comme par magie, je te croise. Le hasard fait bien les choses tu ne trouves pas?

J’ai fais demi-tour.

- Viens Isaac, on s’en va.

Keera a fait la moue.

- Hééé, tu me laisses toute seule!? Reviens!

Mais nous étions déjà partis.

*     *     *

De retour à la maison, il était 19h50. Tante Stecy se berçait sur sa chaise et admirait la vue qu’elle avait depuis sa galerie. J’ai enfilé mon pyjama et je suis allée la rejoindre avec un plateau de biscuits.

Tata me fit un sourire avant de se servir dans le plat que j’avais apporté. Je me suis assise sur la chaise voisine et nous sommes restées silencieuses, à observer les étoiles dans le ciel.

- Tata, tu peux m’expliquer cette histoire d’étang? ai-je timidement demandé.

Elle m’a regardé en souriant de plus belle.

- C’est une histoire qui date depuis plus de vingt ans, a-t-elle débuté. À cette époque, la campagne était très fréquentée. Surtout durant cette saison, où les sols étaient très fertiles. Les fermiers qui défrichaient la terre s’hydratait avec l’eau fraiche de l’étang de monsieur Smith. Mais, un jour, ils ont tous disparus. Tous, et ton oncle n’a pas fait exception. On les a retrouvés morts quelques semaines plus tard, et je ne te décrirai pas les horreurs que j’ai vues. Mais une chose est sûre, ils avaient été soumis à une torture extrêmement violente.

Je suis restée figée par cette fin froide et directe.

- Monsieur Smith a nié toutes liaisons avec cette affaire de meurtre et a interdit l’accès définitif à l’étang. Depuis, la campagne n’a plus jamais été la même… Évidement, le temps a eu raison de lui et il est mort de vieillesse l’année passée.

 -Mais je ne comprends pas… l’ai-je coupé.

- Hmm?

- Si monsieur Smith était détesté à cause de cette histoire d’étang, alors pourquoi ses fils sont-ils si populaires et aimés de tous? Et quel rapport avec cet étang et le meurtre?

Elle a réfléchit quelques instants.

- Je n’en sais rien, je suis désolée, a-t-elle murmuré.

J’ai froncé les sourcils. Quelle histoire farfelue. Était-ce ce qui s’était réellement passé?

- Marysa! m’a appelé ma mère. Viens faire la vaisselle!

Je me suis levée de ma chaise et je me suis dirigée dans la cuisine. Ma mère, qui, je le savais bien, avait épié notre conversation depuis le début, m’a froidement demandé de m’assoir sur une chaise. Je me suis exécuté en me retenant de lui balancer des insultes.

- Je ne veux plus jamais entendre parler de cet étang, me suis-je bien fait comprendre!? m’a-t-elle crié dans les oreilles.

- Pas besoin de hurler comme une perdue! ai-je répliqué sans réfléchir. Qu’est-ce que ça peut bien te faire que j’en parle ou non!?

- Commence donc par me parler sur un autre ton, jeune fille! Une adolescente de ton âge ne devrait pas savoir des atrocités pareilles!

- Arrête de me prendre pour une gamine idiote!

- Alors arrête d’agir comme si tu en étais une!

J’ai serré les poings.

- Je ne veux plus jamais t’entendre prononcer le mot étang, c’est clair!? a-t-elle poursuivi sans me laisser parler.

Je suis partie en courant dans la chambre d’Isaac sans la regarder dans les yeux. Elle commençait sérieusement à m’énerver.

Lorsque je suis arrivée, Isaac était couché dans son lit et lisait un bouquin. J’ai rapidement essuyé mes larmes de colère pour éviter qu’il ne se pose des questions.

- Marysa, ça va? a-t-il doucement demandé.

- Je vais très bien, ai-je froidement répondu.

Ça ne faisait même pas deux jours que j’étais là, et je voulais déjà retourner chez moi. Cette légende tordue de la malédiction de l’étang et cette ville combien magnifique mais mal fréquentée. Tout ça, je ne le supportais déjà plus. Ces vacances d’horreur n’allaient faire qu’une bouchée de moi.

- Mmh, a hésité Isaac. Enfin, tu devrais aller te coucher si tu veux être en forme pour les corvées demain.

- Encore des corvées!? ai-je crié d’épouvante.

Isaac a éclaté de rires.

- C’est une blague! a-t-il dit. Tu aurais du voir ta tête, haha!

Pendant que lui se marrait de sa mauvaise blague, j’ai fais demi-tour pour me rendre à la salle de bain. J’ai aspergé mon visage d’eau fraîche pour me forcer de rester éveillée. Ce soir, j’allais faire un tour sur le terrain des Smith, question de mettre les choses au clair. Ma décision était prise et rien n’allait me faire changer d’avis.

Je suis retournée dans la chambre d’Isaac pour feindre une sieste. Voyant que je dormais déjà, il a décidé de se mettre au lit aussi. J’ai patiemment attendu que la fatigue le rattrape pour discrètement me faufiler hors de mon matelas et quitter la chambre.

Après avoir descendu les escaliers à pas de souris, j’ai enfilé le manteau de mon père et je suis sortie.

Une fois à l’extérieur, je suis partie au pas de course jusqu’au terrain des Smith. Leur chalet était situé à quelques kilomètres de chez les Keegan, et il y avait plusieurs chemins pour s’y rendre. Toutes les voies menaient là-bas, puisqu’autrefois, le chalet était l’endroit le plus fréquenté de ce trou perdu.

Après une longue marche dans la noirceur de la nuit, je suis finalement arrivée à destination. Toutes les lumières étaient éteintes, j’en déduisis que les jumeaux Smith devaient déjà dormir.

J’ai fait le tour du terrain pour me retrouver dans un petit boisé. Après avoir pilé sur quelques brindilles ci et là qui m’entravaient la route, je suis finalement arrivée à l’étang. Derrière les robustes troncs d’arbres, je ne risquais pas de me faire repérer.

L’eau était tout aussi brillante que la dernière fois. J’ai espionné les environs avant de commencer à piétiner la terre boueuse pour lentement me rapprocher de l’étang. J’étais littéralement hypnotisée.

Puis, je me suis rappelée de ce que tante Stecy m’a dit : «On les a retrouvés morts quelques semaines plus tard» et j’en eu des frissons. Pourquoi étais-je venue ici? Était-ce vraiment une bonne idée? Devais-je en prendre une gorgée?

Malgré cette folle envie qui me
dévorait, j’ai décidé de faire demi-tour. Je ne devais pas rester ici.

J’allais retourner chez moi lorsque j’ai entendu quelque chose remuer dans les buissons. Mon cœur se mit à battre à une vitesse folle dans ma poitrine.

Je me suis discrètement faufilée derrière un arbre pour inspecter les alentours, tremblante. Et lorsque je m’y attendais le moins, je sentis un rapide coup de vent me frôler le visage. Mon cerveau ne comprit pas tout de suite ce qui venait de se passer. Mais il prit compte de la situation lorsqu’un deuxième projectile se percuta brusquement contre le tronc derrière lequel je m’étais cachée.

À la vue de la flèche acérée qui venait de m’effleurer le visage, je ne pus m’empêcher d’échapper un cri. Mais ce fut une mauvaise idée.

De l’autre côté de l’étang, l’individu qui avait tenté de me transpercer la tête par la lame de ses flèches se lança à ma poursuite. Paniquée, je me lançai dans le boisé sans savoir où j’allais, avec la seule intention de fuir. J’entendais mon agresseur dangereusement se rapprocher de moi.

J’étais époumonée, mais je ne pouvais plus m’arrêter de courir. Soudainement, j’entendis les pas d’une autre personne. Alors ils étaient deux? J’étais dans de beaux draps!

Mais étrangement, la deuxième personne ne se retrouvait pas à l’arrière de moi, mais en avant! J’étais prise au piège.

Mon agresseur me lança alors une flèche qui me heurta de plein fouet à la cuisse. Incapable de poursuivre ma route avec cette douleur insoutenable, je trébuchai sur le sol. En relevant la tête, je vis la silhouette de la personne qui était devant moi se rapprocher à une vitesse monstrueuse. J’allais donc mourir ainsi? Quelle mort pourrie.

Mais, à mon plus grand étonnement, la silhouette sauta littéralement par-dessus moi pour se jeter sur mon agresseur et le mettre au tapis.

- COURS! m’a-t-elle crié, et je me suis difficilement relevée pour continuer mon chemin.

Je suis retournée au chalet au bout d’une longue heure d’agonie. Ma jambe me faisait extrêmement mal, et je ne pouvais m’en plaindre à personne. Tante Stecy allait me trouver stupide d’être allée m’aventurer autour de l’étang et mes parents allaient sévèrement me punir. Isaac, lui, allait probablement perdre toute la confiance qu’il avait pour moi et je tiens plus que tout au monde à ce que ça ne se produise jamais.

J’ai dû laver à la hâte le manteau de mon père et prendre une douche rapide pour éviter que ma blessure ne s’infecte. Je l’ai soigneusement panser, puis je suis allée me coucher.



11/10/2013
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