Le pouvoir des filles!

Le pouvoir des filles!

La ferme de M. Smith


Chapitre 3 - L'étang

Cette fiction a été écrite par le modérateur Stephalia<3 . Mais tout comme l'administrateur, le plagiat est interdit.
Il contient également un personnage de La vie d'enfer de Keera par la permission de l'administrateur. Bonne lecture ;')

Isaac me guidait jusqu’à la moto lorsque j’entendis une voix m’interpeller :

- Eh bien! Quelle surprise! Marysa!

Je me suis retournée, curieuse, mais ce que je vis ne me fit pas plaisir.

- Ça fait longtemps!

Cette voix, ce visage, ces cheveux si particuliers… pas de doutes, c’était bien elle.

Keera McGarden.

Je ne pouvais même pas la regarder en peinture tellement j’éprouvais de haine envers elle. Cette petite garce, elle ne manquait pas une occasion pour me rabaisser. Depuis ma plus tendre enfance qu’elle et moi étions rivales. La compétition, on connait. Mais que faisait-elle ici?

- Qu’est-ce qu’il y a, tu as perdu ta langue? a-t-elle ajouté. Allez, présente-moi à ton copain.

 Isaac m’a regardé.

- D’abord, c’est pas mon copain, ai-je répliqué. Et puis qu’est-ce que tu fiches ici?

- Lysandre fait sa tournée en ville, du coup je l’accompagne, et comme par magie, je te croise. Le hasard fait bien les choses tu ne trouves pas?

J’ai fais demi-tour.

- Viens Isaac, on s’en va.

Keera a fait la moue.

- Hééé, tu me laisses toute seule!? Reviens!

Mais nous étions déjà partis.

*     *     *

De retour à la maison, il était 19h50. Tante Stecy se berçait sur sa chaise et admirait la vue qu’elle avait depuis sa galerie. J’ai enfilé mon pyjama et je suis allée la rejoindre avec un plateau de biscuits.

Tata me fit un sourire avant de se servir dans le plat que j’avais apporté. Je me suis assise sur la chaise voisine et nous sommes restées silencieuses, à observer les étoiles dans le ciel.

- Tata, tu peux m’expliquer cette histoire d’étang? ai-je timidement demandé.

Elle m’a regardé en souriant de plus belle.

- C’est une histoire qui date depuis plus de vingt ans, a-t-elle débuté. À cette époque, la campagne était très fréquentée. Surtout durant cette saison, où les sols étaient très fertiles. Les fermiers qui défrichaient la terre s’hydratait avec l’eau fraiche de l’étang de monsieur Smith. Mais, un jour, ils ont tous disparus. Tous, et ton oncle n’a pas fait exception. On les a retrouvés morts quelques semaines plus tard, et je ne te décrirai pas les horreurs que j’ai vues. Mais une chose est sûre, ils avaient été soumis à une torture extrêmement violente.

Je suis restée figée par cette fin froide et directe.

- Monsieur Smith a nié toutes liaisons avec cette affaire de meurtre et a interdit l’accès définitif à l’étang. Depuis, la campagne n’a plus jamais été la même… Évidement, le temps a eu raison de lui et il est mort de vieillesse l’année passée.

 -Mais je ne comprends pas… l’ai-je coupé.

- Hmm?

- Si monsieur Smith était détesté à cause de cette histoire d’étang, alors pourquoi ses fils sont-ils si populaires et aimés de tous? Et quel rapport avec cet étang et le meurtre?

Elle a réfléchit quelques instants.

- Je n’en sais rien, je suis désolée, a-t-elle murmuré.

J’ai froncé les sourcils. Quelle histoire farfelue. Était-ce ce qui s’était réellement passé?

- Marysa! m’a appelé ma mère. Viens faire la vaisselle!

Je me suis levée de ma chaise et je me suis dirigée dans la cuisine. Ma mère, qui, je le savais bien, avait épié notre conversation depuis le début, m’a froidement demandé de m’assoir sur une chaise. Je me suis exécuté en me retenant de lui balancer des insultes.

- Je ne veux plus jamais entendre parler de cet étang, me suis-je bien fait comprendre!? m’a-t-elle crié dans les oreilles.

- Pas besoin de hurler comme une perdue! ai-je répliqué sans réfléchir. Qu’est-ce que ça peut bien te faire que j’en parle ou non!?

- Commence donc par me parler sur un autre ton, jeune fille! Une adolescente de ton âge ne devrait pas savoir des atrocités pareilles!

- Arrête de me prendre pour une gamine idiote!

- Alors arrête d’agir comme si tu en étais une!

J’ai serré les poings.

- Je ne veux plus jamais t’entendre prononcer le mot étang, c’est clair!? a-t-elle poursuivi sans me laisser parler.

Je suis partie en courant dans la chambre d’Isaac sans la regarder dans les yeux. Elle commençait sérieusement à m’énerver.

Lorsque je suis arrivée, Isaac était couché dans son lit et lisait un bouquin. J’ai rapidement essuyé mes larmes de colère pour éviter qu’il ne se pose des questions.

- Marysa, ça va? a-t-il doucement demandé.

- Je vais très bien, ai-je froidement répondu.

Ça ne faisait même pas deux jours que j’étais là, et je voulais déjà retourner chez moi. Cette légende tordue de la malédiction de l’étang et cette ville combien magnifique mais mal fréquentée. Tout ça, je ne le supportais déjà plus. Ces vacances d’horreur n’allaient faire qu’une bouchée de moi.

- Mmh, a hésité Isaac. Enfin, tu devrais aller te coucher si tu veux être en forme pour les corvées demain.

- Encore des corvées!? ai-je crié d’épouvante.

Isaac a éclaté de rires.

- C’est une blague! a-t-il dit. Tu aurais du voir ta tête, haha!

Pendant que lui se marrait de sa mauvaise blague, j’ai fais demi-tour pour me rendre à la salle de bain. J’ai aspergé mon visage d’eau fraîche pour me forcer de rester éveillée. Ce soir, j’allais faire un tour sur le terrain des Smith, question de mettre les choses au clair. Ma décision était prise et rien n’allait me faire changer d’avis.

Je suis retournée dans la chambre d’Isaac pour feindre une sieste. Voyant que je dormais déjà, il a décidé de se mettre au lit aussi. J’ai patiemment attendu que la fatigue le rattrape pour discrètement me faufiler hors de mon matelas et quitter la chambre.

Après avoir descendu les escaliers à pas de souris, j’ai enfilé le manteau de mon père et je suis sortie.

Une fois à l’extérieur, je suis partie au pas de course jusqu’au terrain des Smith. Leur chalet était situé à quelques kilomètres de chez les Keegan, et il y avait plusieurs chemins pour s’y rendre. Toutes les voies menaient là-bas, puisqu’autrefois, le chalet était l’endroit le plus fréquenté de ce trou perdu.

Après une longue marche dans la noirceur de la nuit, je suis finalement arrivée à destination. Toutes les lumières étaient éteintes, j’en déduisis que les jumeaux Smith devaient déjà dormir.

J’ai fait le tour du terrain pour me retrouver dans un petit boisé. Après avoir pilé sur quelques brindilles ci et là qui m’entravaient la route, je suis finalement arrivée à l’étang. Derrière les robustes troncs d’arbres, je ne risquais pas de me faire repérer.

L’eau était tout aussi brillante que la dernière fois. J’ai espionné les environs avant de commencer à piétiner la terre boueuse pour lentement me rapprocher de l’étang. J’étais littéralement hypnotisée.

Puis, je me suis rappelée de ce que tante Stecy m’a dit : «On les a retrouvés morts quelques semaines plus tard» et j’en eu des frissons. Pourquoi étais-je venue ici? Était-ce vraiment une bonne idée? Devais-je en prendre une gorgée?

Malgré cette folle envie qui me
dévorait, j’ai décidé de faire demi-tour. Je ne devais pas rester ici.

J’allais retourner chez moi lorsque j’ai entendu quelque chose remuer dans les buissons. Mon cœur se mit à battre à une vitesse folle dans ma poitrine.

Je me suis discrètement faufilée derrière un arbre pour inspecter les alentours, tremblante. Et lorsque je m’y attendais le moins, je sentis un rapide coup de vent me frôler le visage. Mon cerveau ne comprit pas tout de suite ce qui venait de se passer. Mais il prit compte de la situation lorsqu’un deuxième projectile se percuta brusquement contre le tronc derrière lequel je m’étais cachée.

À la vue de la flèche acérée qui venait de m’effleurer le visage, je ne pus m’empêcher d’échapper un cri. Mais ce fut une mauvaise idée.

De l’autre côté de l’étang, l’individu qui avait tenté de me transpercer la tête par la lame de ses flèches se lança à ma poursuite. Paniquée, je me lançai dans le boisé sans savoir où j’allais, avec la seule intention de fuir. J’entendais mon agresseur dangereusement se rapprocher de moi.

J’étais époumonée, mais je ne pouvais plus m’arrêter de courir. Soudainement, j’entendis les pas d’une autre personne. Alors ils étaient deux? J’étais dans de beaux draps!

Mais étrangement, la deuxième personne ne se retrouvait pas à l’arrière de moi, mais en avant! J’étais prise au piège.

Mon agresseur me lança alors une flèche qui me heurta de plein fouet à la cuisse. Incapable de poursuivre ma route avec cette douleur insoutenable, je trébuchai sur le sol. En relevant la tête, je vis la silhouette de la personne qui était devant moi se rapprocher à une vitesse monstrueuse. J’allais donc mourir ainsi? Quelle mort pourrie.

Mais, à mon plus grand étonnement, la silhouette sauta littéralement par-dessus moi pour se jeter sur mon agresseur et le mettre au tapis.

- COURS! m’a-t-elle crié, et je me suis difficilement relevée pour continuer mon chemin.

Je suis retournée au chalet au bout d’une longue heure d’agonie. Ma jambe me faisait extrêmement mal, et je ne pouvais m’en plaindre à personne. Tante Stecy allait me trouver stupide d’être allée m’aventurer autour de l’étang et mes parents allaient sévèrement me punir. Isaac, lui, allait probablement perdre toute la confiance qu’il avait pour moi et je tiens plus que tout au monde à ce que ça ne se produise jamais.

J’ai dû laver à la hâte le manteau de mon père et prendre une douche rapide pour éviter que ma blessure ne s’infecte. Je l’ai soigneusement panser, puis je suis allée me coucher.


11/10/2013
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Chapitre 2 - Sortie en ville!

Cette fiction a été écrite par le modérateur Stephalia<3 . Mais tout comme l'administrateur, le plagiat est interdit. Bonne lecture! ;')

- Plus que dix, me suis-je encouragée en épongeant mon front d’une guenille. 

Je ne m’étais pas donnée une seule seconde de répit depuis que j’avais commencé mes corvées. J’avais même commencé celles pour la semaine prochaine. Depuis qu’Isaac m’avait parlé de cette fameuse ville, je ne pensais plus qu’à ça. Moi qui pensais que mes vacances d’été seraient terribles, cette histoire de ville allait peut-être sauver la mise.  Et pour ça, je devais absolument me débarrasser de mes corvées.

Ma dernière tâche venait d’être complétée et j’en étais extrêmement soulagée. J’ai retiré mes gants et je suis allée rejoindre Isaac, qui faisait des allers-retours de la ferme au garage, avec les bras chargés de toutes sortes d’outils.

- Tu as terminé? m’a-t-il demandé entre deux allers-retours.

- Ouaip! ai-je répondu, fière de moi. On peut y aller?

- Oui, attends juste quelques secondes.

- D’accord, ai-je marmonné, feignant patience.

Je me suis assise dans l’herbe pour le regarder travailler. Il était à peine 18h00 et pourtant, il faisait déjà nuit noire. Isaac était éclairé par les lumières du camion qu’il chargeait, sûrement celui avec lequel il allait faire la livraison de la semaine prochaine.

Isaac a fait environ trois allers-retours avant de revenir me voir. Il nous avait fait perdre cinq minutes, mais j’avais l’impression d’en avoir perdu trente.

Enfin prêts, nous pouvions partir. Je suis rentrée au chalet pour aller chercher mon sac et j’ai fait un tour par la cuisine pour saluer mes parents ainsi que tante Stecy, puis nous sommes partis.

Isaac a fait gronder le moteur de sa moto et je me suis fermement agrippée à lui. Plusieurs années s’étaient écoulées depuis ma première promenade en moto. Je m’en rappelle, c’était avec le père d’Isaac, mon oncle. Mais depuis son décès, je n’étais plus jamais montée sur l’une de ces bagnoles.

Nous avons engagé la route, uniquement éclairés par le ciel constellé d’étoiles. Le trajet dura une bonne trentaine de minutes, mais si stressée de tomber de la moto, je n’avais pas vu le temps passé.

Au loin, une énorme enseigne se dessina dans ma mire. Isaac, qui l’avait également vu, stoppa la moto.

C’était un gigantesque néon qui indiquait «Welcome to Downtown». Mes yeux étaient pétillants de hâte. Isaac, qui avait comprit, fit à nouveau gronder le moteur de sa moto et nous repartirent en trombe jusqu’à l’enseigne.

Arrivés à destination, je ne pu m’empêcher de hurler. Le spectacle qui s’offrait à moi était une véritable merveille. Des gratte-ciel, des boutiques, pleins de lumières… Je ne sais pas depuis combien de temps je rêvais de me retrouver dans un endroit pareil.

Les trottoirs débordaient de touristes qui visitaient les lieux. Tout comme moi, ils devaient être ébahis par ce magnifique tableau. Je ne savais pas par où commencer. Isaac posa sa main sur mon épaule :

- Alors? fit-il, amusé par mon expression de perdue.

- C’est… c’est génial… lui répondis-je, toujours pas remise de mes émotions.

Il éclata de rires.

- J’ai réagis pareil, la première fois. C’est mon oncle qui m’avait amené.

Il a regardé les alentours.

- On va au resto? a-t-il proposé.

- Oh, heu… oui! ai-je balbutié, dépassée par les événements.

Mon cousin me prit par la main et m’emmena avec lui. Nous arrivâmes au pied d’une géante bâtisse, visiblement un chic restaurant. Je poussai la porte pour arriver dans une magnifique salle à manger. Des couples et des amis se tenaient ensemble pour déguster les plus délicieux des mets. Moi, je ne bavais qu’en voyais les photos. Je ne pouvais imaginer ce qui allait arriver lorsque l’assiette allait se retrouver sous mon nez.

Isaac et moi nous dirigions pour prendre une table lorsqu’une fille s’écria :

- C’est eux! Ils sont là!

Elle et ses amies nous bousculèrent pour se rendre à l’extérieur. Rapidement, un regroupement de personnes se forma autour de deux individus. Isaac soupira.

- Qu’est-ce qu’il se passe dehors? me suis-je énervée.

- Ce sont les jumeaux Smith.

- Les quoi?

Je me suis dépêchée de sortir dehors et de me frayer un chemin dans la foule agitée.

Il y avait deux garçons, parfaitement identiques. Ils avaient les cheveux noirs et des yeux verts comme le plus brillant des émeraudes. Les furies de tout à l’heure les acclamaient comme s’ils étaient des vedettes internationales.

Isaac, qui avait réussi à me suivre, me chuchota :

- Tu te rappelles des garçons dont je t’avais parlé hier?

- Brandon et Filipe?

- Exact! Et bien les voilà.

J’ai fais une grimace de dégoût.

- Ils ont l’air si superficiel, je ne sais pas comment les filles les admirent autant.

Il a haussé les épaules, puis il a consulté sa montre.

- Je ne crois pas qu’on aura le temps de souper,  ce sera pour une prochaine fois.

J’ai sursauté.

- QUOI!? ai-je hurlé. On part déjà!?

- Je suis désolé, tes parents ont bien dit de ne pas revenir plus tard que 20h00. Si on part maintenant, nous serons très justes.

J’ai feint de tomber dans les pommes. Je ne pouvais pas y croire. Nous devions déjà repartir, alors que ça faisait à peine vingt minutes que nous étions arrivés.

Isaac me guidait jusqu’à la moto lorsque j’entendis une voix m’interpeller :

- Eh bien! Quelle surprise! Marysa!

Je me suis retournée, curieuse, mais ce que je vis ne me fit pas plaisir.

- Ça fait longtemps!


21/09/2013
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Chapitre 1 - Arrivée à destination

Cette fiction a été écrite par le modérateur Stephalia<3 . Mais tout comme l'administrateur, le plagiat est interdit. Bonne lecture! ;')

Tante Stecy se tenait dans le cadre de la porte et nous envoyait la main. Mon père a stationné notre vieille fourgonnette grise dans l’allée et est sorti dehors pour vider le coffre. Ma mère s’est pressée de détacher sa ceinture pour aller l’aider alors que moi j’ai préféré restée à l’intérieur et écouter ma musique.

- Marysa! s’est-elle énervée avant de sortir. Bouge tes fesses et va aider ton père!

Ma mère et moi, ce n’était pas toujours rose. On se chamaillait pour rien, on était tout le temps en désaccord. Le courant ne passait pas très bien entre nous deux, il m’arrivait même de me demander s’il s’agissait réellement de ma mère. D’abord, on se disputait sans arrêt, et en plus, on ne se ressemblait pas du tout!

Ma mère est une femme grande et mince, elle a le corps idéal pour devenir mannequin. Elle a un teint beaucoup plus foncé que le mien, ça lui donne une touche d’exotisme. Au naturel, elle a les cheveux bruns et très long, jusqu’au bas des fesses! Mais elle les a coupé et teint noir prune.

C’est pareil pour mon père. Il est plus bronzé que moi, et il a les cheveux bruns, coupés très courts, et il a les yeux verts.

Moi, en contrepartie, je suis petite et fine, même un peu trop. J’ai un teint si pâle qu’on dirait que je ne mets pas assez souvent le nez dehors, et j’ai des yeux bruns. Pas chocolat, pas noisettes, mais bruns. Comme du caca. Finalement, tout ce que je retiens de mes parents, ce sont les seins inexistants de mon père.

Ma mère est revenue cognée dans ma fenêtre. Elle avait le visage rouge de colère. J’ai retiré mes écouteurs et je suis sortie de la voiture sans contester.

Dehors, le soleil plombait sur nos têtes. Je me suis dépêchée de ramasser mon tas de valises pour aller me réfugier dans le chalet mais un garçon me bloqua le chemin. Je suis restée là une bonne dizaine de secondes à le dévisager comme une conne.

- Tu ne me reconnais pas? m’a-t-il demandé, vexé.

L’ampoule dans ma tête s’est allumée.

- Isaac! me suis-je écrié en lui sautant dans les bras. Oh! Ça fait tellement longtemps!

Isaac Keegan, mon adorable cousin. La dernière fois que je l’ai vu, il était minuscule et maigrelet. Maintenant, il est grand et musclé.

- J’étais impatient de te voir! s’est-il exclamé en me serrant dans ses bras, mais il m’a aussitôt relâché pour me laisser respirer. Comment ça va?

- Oh, je vais bien, ai-je simplement répondu. Et toi?

- Pareil. Tu veux que je t’aide avec tes valises?

- Tu serais gentil.

Il a prit en charge la moitié de mes bagages et nous nous sommes mis en route pour le chalet.

- Cet endroit te plaît? m’a-t-il demandé.

- Je ne sais pas... ai-je hésité. La campagne, ce n’est pas ce qu’il y a de plus chouette pour les gens de ville, tu vois…

- C’est sûr que c’est différent. Si tu veux, je pourrais t’emmener là-bas.

Mon visage s’est illuminé.

- Où ça?

- En ville! C’est très joli, tu verras. On pourrait y aller demain après les corvées?

Des corvées? Ah non, c’est une blague! ?

- Oui, pourquoi pas, me suis-je résignée.

Il a levé le pouce en l’air :

- Cool, alors! Je sens que ça va te plaire!

Nous sommes arrivés au chalet en à peine une minute. Tante Stecy nous a accueillis à l’intérieur comme une hôte de première classe. Elle m’a fait visiter les pièces de la maison. Je vais dormir dans la même chambre qu’Isaac, car la seule disponible sera occupée par mes parents.

Lorsque nous sommes arrivés dans la chambre, Isaac m’a aidé à ranger mes affaires dans les tiroirs vides. Il m’a expliqué certains trucs à propos du chalet dont je devais «absolument être mise au courant». Apparemment, ils ont un chat, Dujhu. C’est un nom assez particulier, en effet. Il paraît que ça fait cinq ans qu’ils ne l’ont pas vus. Il a soudainement disparu, du jour au lendemain. Au départ, ils croyaient à un vol, mais ils remplissent régulièrement sa gamelle et elle finit toujours par se vider. Si je trouve Dujhu, je devrai les tenir au courant. J’ai pris en note.

Isaac m’a aussi expliqué que, en arrière du jardin, il y a un étang. Ça doit faire une bonne vingtaine d’années que s’y rendre est strictement interdit. Mon cousin n’en sait pas plus, mais il m’en défend l’accès. Ça aussi, j’ai pris en note.

Le reste concernait quelques petits problèmes techniques ici et là dans le chalet. Ensuite, il m’a donné les heures de repas habituelles et les horaires de sorties en ville. Lorsque tout ça parvint à s’encrer dans ma tête, Isaac me proposa d’aller prendre une marche. Nous avons laissé seuls ma tante et mes parents qui conversaient au rez-de-chaussée.

- Dis, c’est comment la ville ici? ai-je demandé avec des étoiles dans les yeux.

- Oh, c’est magnifique, m’a-t-il répondu. Il y a des gratte-ciels partout, des restaurants, des parcs… Le soir, c’est le meilleur moment pour y aller! Ah là, c’est carrément le paradis! J’adore cet endroit, tu l’aimeras aussi, j’en suis certain!

Sa description animée m’a fait sautiller sur place. Quel hâte, je ne me contenais plus! Mais il n’allait pas m’y amener tant que je n’avais pas fait ma part des corvées. Quelle torture.

Isaac me racontait des anecdotes amusantes qui lui étaient arrivées lorsque nous sommes passés à côté de l’étang. Il était très large et parsemé de nénuphar. L’eau était si pure et claire qu’elle brillait sous le soleil. C’était magnifique.

- C’est ça, l’étang? me suis-je questionnée à basse-voix.

- Oui, a répondu Isaac qui m’avait entendu. C’est joli, tu ne trouves pas?

- Ça brille.

J’ai levé les yeux sur la maison qui était située juste en face. C’était un chalet, mais beaucoup plus grand que celui des Keegan. J’ai soupiré :

- Ils n’ont pas le droit de se loger si près de l’étang.

- Tu te trompes, m’a contredit Isaac. L’étang leur appartient.

- Quoi?

- Oui, c’est l’ancien propriétaire de cette maison qui en a interdit l’accès, on ignore pourquoi. Il est décédé l’an passé, et maintenant ces terres appartiennent à ses deux fils jumeaux, Brandon et Filipe.

- Ils ont l’air riche.

- Ils sont pleins aux as. Je les vois souvent sortir en ville, ils ont beaucoup de succès. La semaine prochaine j’ai une commande à leur livrer. Si tu veux, je t’amène avec moi.

- D’accord!

Nous avons fait un détour pour retourner à la maison.  Pour le souper, tante Stecy a cuisiné sa spécialité de farfalles aux saucisses. Ce plat m’avait horriblement manqué, mes papilles gustatives se sont régalées.

Après le repas, j’ai enfilé mon pyjama, j’ai brossé mes dents et je suis allée dormir. Isaac m’avait proposé de dormir dans son lit comme un vrai gentleman, mais j’ai poliment refusé, extrêmement gênée. Il a comprit mon inconfort et m’a déroulé un matelas.

J’ai eu beaucoup de mal à m’endormir. J’avais trop hâte d’aller en ville, je ne pensais plus qu’à ça. Il est même venu un instant où j’avais oublié mes corvées.

Soudainement, j’ai entendu un bruit. Je me suis réveillée pour inspecter le couloir éclairé par ma lampe de poche. J’ai patrouillé une bonne dizaine de minutes dans le chalet à la recherche de quelque chose, je ne savais même pas quoi. Des grignotements ont attirés mon attention. Ils provenaient de la cuisine. Je m’y suis ruée en croyant y retrouver Dujhu mais je me suis vite rendue compte que ce «grignotement» n’était qu’un énorme insecte qui grattait le moustiquaire. Beurk.

J’ai éteint ma lampe de poche et je suis retournée dormir.


21/09/2013
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Prologue

Cette fiction a été écrite par le modérateur Stephalia<3 . Mais tout comme l'administrateur, le plagiat est interdit. Bonne lecture! ;')
 

PROLOGUE

 
L'année scolaire achève dans un peu moins d'une semaine. Tout le monde est super excité, et je ne vois pas de mal à l'être. Mais moi, ça ne me dérange pas vraiment. En réalité, ça m'est égal que ce soit la fin ou pas. Une semaine ou deux de plus ne changeraient pas grand chose. Tout pour échapper aux vacances.
 
Cet été, mes parents ont décidé d'aller en campagne et de m'emmener avec eux! Ils m'ont dit que c'était une très belle expérience qu'ils souhaitaient depuis longtemps me faire vivre mais que l'occasion ne s'était jamais présentée. Je ne vois pas ce qu'ils veulent dire par «très belle expérience». Je ne considère pas qu'aller vivre au bout du monde dans un coin perdu soit une très belle expérience. À mon avis, il ne doit y avoir que trois familles qui sont assez folles pour rester là-bas douze mois par années. Je peux déjà compter celle des Keegan, de la parenté à moi. C'est dans leur maison que nous serons hébergés au cours du mois de juillet.  Un long mois dans un endroit que je déteste, sans connexion internet, et complètement déconnectée du reste du monde.
 
Tu parles d'une très belle expérience.

25/08/2013
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